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mardi, 12 août 2014

À rebours avec Huysmans

 

« C'est l'histoire d'un misanthrope qui se coupe du monde pour se nourrir de son propre fonds (l'histoire d'un homme assis, dira-ton, à la manière d'André Gide). C'est aussi l'histoire d'un malade que sa névrose contraint à vivre en vase clos. L'histoire d'un aristocrate en rupture avec ses contemporains qui se consacrent au culte de l'argent. L'histoire d'un esthète qui amasse des valeurs dont il perçoit les dividendes sous les espèce d’œuvres d'art et d'ouvrages littéraires. L'histoire d'un amateur d'autres mondes, qui s'exile derrière le miroir afin de se laisser porter par ses rêveries, ses rêves, ses souvenirs ou ses réflexions. Ou encore celle d'un homme qui, ayant la conviction de vivre une période de « décadence », l'incarne dans son propre corps, dans chacun de ses goûts, chacune de ses activités, transformant une conception de l'Histoire en art de vivre. »

Présentation de Daniel Grojnowski

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lundi, 04 août 2014

Le charabia des philosophes

 

Dédicace à Hegel, Martin Heidegger, Jacques Lacan, Jacques Derrida, Roland Barthes, Alain Badiou, Michel Foucault, Slavoj Žižek, Bernard Stiegler, Peter Sloterdijk... et tous les jargonneux prétentieux.

 

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Arthur Schopenhauer, Parega et Paralipomena

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mardi, 29 juillet 2014

Contre Foucault

 

Il fut une période où, lisant à l’université des extraits d’un philosophe considéré comme un génie subversif et novateur, je tombais sous le charme de sa pensée, récitant les antiennes obligatoires à son endroit, le citant sur le blog avec fierté ça et , etc.

 

Des années après, je découvre un ouvrage incongru, provocant, battant en brèche les idées reçus patiemment collectées sur ce « grand » penseur auprès des professeurs, journalistes et autres cultureux officiels. Un livre au titre impertinent : Longévité d’une imposture : Michel Foucault de Jean-Marc Mandosio aux (excellentes) éditions de L’Encyclopédie des Nuisances, suivi de Foucaultphiles et foucaulâtres. Extraits :

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mercredi, 02 juillet 2014

Zero Theorem, l'équation à somme nulle

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Prenez un réalisateur en franche décrépitude artistique depuis une bonne quinzaine d'années, Terry Gilliam, après d'indéniables réussites malgré leur statut dévalorisant de « films cultes » (Sacré Graal !, Brazil, L'Armée des douze singes, Las Vegas Parano).

 

Ajoutez un terrain totalement inconnu et d'une originalité folle, c'est-à-dire un univers futuriste semi-totalitaire pas effrayant pour un sou mais ridicule à peu de frais : bardé de câbles fluo, de costumes en plastique, de gadgets lumineux, de sectes farfelues, d'individualisme forcené, de caméras cachées, de méchants loufoques... Soit un prétexte décoratif à la quête méta-physique d'une mystérieuse théorie mathématique unifiant le chaos et le néant par l'absurde (seize ans après Pi de Darren Aronofsky).

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vendredi, 20 juin 2014

Du trop de sport

 

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Contre le spectacle sportif omniprésent, contre cette ère du vide qui soumet le corps et l'esprit à l'impératif compétitif, contre l’abêtissement médiatique et intellectuel qui en découle, il faut lire Annie Le Brun et son remarquable essai Du trop de réalité :

 

« Et pour qui voudrait se représenter de quelle façon est en train de se transformer un monde de plus en plus investi par le "vivant stérile", la sacralisation universelle du sport, justement en dépit des affaires concernant l'argent sale qui le fait fonctionner, en donne une idée hautement significative. La rationalité de l'incohérence règne déjà en maître sur ses masses, parquées dans les stades par des dispositifs de police mais multipliés à l'infini sur les écrans de télévision, prêtes à tuer et s'entre-tuer à l'occasion d'un affrontement aussi fictif que répétitif, agglutinées jusqu'à déborder ces espaces clos où vient se concentrer tout le sordide du monde sous le masque abject des bons sentiments.

La voilà, l'unique métaphore d'un monde sans métaphore, où le trop de réalité n'a d'autre fin que son automusculation proliférante.

 

Voudrait-on l'ignorer, en n'ouvrant ni journaux, ni radio, ni télévision que c'est devenu impossible. Les villes et les campagnes en sont transformées où gesticulations et hurlements des supporters forcent à compter avec ce qui est désormais beaucoup plus qu'un spectacle.

Car sa reconnaissance unanime en fait le nouveau rituel à travers lequel le trop de réalité célèbre ses fondements : la force du nombre exaltée de la compétition à la redondance infinie d'une masse qui n'existe que de pulluler ; la normalisation de la différence avec la production de ses héros d'élevage fabriqués pour se soumettre ; et enfin le mensonge systématique comme base d'une idéologie du consensus servant à camoufler chauvinisme éhonté, crapulerie financière et criminalité endémique.

 

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André Masson - Dans la tour du sommeil - 1938

 

En fait, béats devant "ces sportifs qui font rêver", les médias saluent en eux une réussite de "l'art de créer le pur-sang humain" dont l'ignoble baron de Coubertin s'était voulu le propagateur. Et ils ont raison, ce sont bien eux les héros de ce temps, eux dont le corps désérotisé ne témoigne que de "la passion de la docilité" qui leur a été inculqué par "l'entraîneur-dompteur", à la façon dont le prévoyait il y a trente-cinq ans Radovan Ivsic. Et il n'est pas jusqu'à leur recours inévitable au dopage comme à l'alimentation modifiée qui n'en fasse l'incarnation la plus achevée du "vivant stérile".

 

Seulement, on se tromperait beaucoup à les placer aux antipodes du grand battage culturel. Ils en sont le complément sinon le modèle.

Comme il a été attenté à leur corps pour en faire des organismes programmés pour la répétition, il y va d'une agression comparable contre l'esprit afin d'y susciter la même soumission à un monde où le corps comme les idées sont condamnés à la même insignifiance.

Il faut y voir le désastreux triomphe de la pensée célibataire qui nous gouverne. Pensée de l'efficacité qui n'a d'yeux que pour elle-même, pensée de la manipulation qui prétend se préserver de tout ce qui n'est pas elle, pensée de la stratégie qui n'a d'autre fin que d'imposer sa solitude pour prévenir tout embrasement passionnel. »

 

Sylvain Métafiot

mardi, 03 juin 2014

Sarra Grira : « La nuance est nécessaire pour refléter la complexité des situations des révolutions arabes »

Sara-grira-obs.jpgJournaliste depuis trois ans sur le site Les Observateurs de France 24, Sarra Grira travaille à partir d'images, de vidéos et de photos amateurs afin de réaliser des articles, en français et en arabe, sur le Maghreb et le Moyen-Orient. Ce travail lui permet de réaliser, notamment, une émission hebdomadaire présenté en arabe. Par ailleurs, doctorante à l'université Paris III Sorbonne nouvelle, elle effectue une thèse sur l'autobiographie et la fiction dans la littérature engagée (Albert Camus, Malraux, Nizan, etc.). État des lieux du journalisme au sortir des révolutions arabes.

 

Comment s'élabore votre travail de journaliste dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient ? Avez-vous réalisé des reportages en Tunisie ou/et Égypte ?

 

Nous avons fait un reportage à Beyrouth, au Liban. Mais nous sommes principalement axé sur des sessions de formation de blogueurs, de part la vocation de notre site qui est de travailler avec des journalistes citoyens, des blogueurs, des photographes amateurs, etc. À l'occasion des élections en Tunisie et en Égypte, nous avions monté un site temporaire qui couvrait lesdites élections. En juillet 2012, Le Nouvel Observateur et RFI nous avaient contacté pour reproduire le même modèle de formation en Libye du fait de la force de la société civile dans ce pays. Nous avons donc crée une plate-forme agrégative qui rassemble plusieurs blogs. Nos formations s'axent sur l'écriture web, le montage vidéo.

 

Le but est d'initier ces jeunes au web journalisme. J'avais participé à deux sessions, en juillet et en octobre 2012, et nous allons repartir en décembre prochain.

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vendredi, 23 mai 2014

Ma Pause Café a six ans !

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Incroyable mais vrai : depuis six ans, vous êtes en moyenne 10 000 à visiter ce site. 503 visites en moyenne par jour. Franchement, on ne comprend pas. D’où venez-vous ? Quels sont vos réseaux ? Quelle société secrète vous emploie ? Ce ne sont tout de même pas les 613 articles publiés qui vous attirent ici, non ?

 

Vous l’aurez compris, c’est aujourd’hui l’anniversaire du site. L’occasion, bien évidemment, de vous remercier. Merci de continuer à nous lire et à nous encourager ! Ce n’est pas toujours facile, étant toujours guettés par la perte de motivation, le sentiment de vanité ou tout simplement le manque d’idées neuves. C’est vos lectures, vos partages et vos commentaires qui nous donnent la force de nous magner le train ! Merci !

 

C’est également l’occasion de découvrir les mots clés les plus improbables tapés sur Google qui renvoient sur notre site. Comme à l’accoutumée, c’est souvent croustillant. Voyez plutôt.

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mardi, 20 mai 2014

Bernanos et l’illusion de la liberté

 

« La Machinerie est-elle une étape ou le symptôme d'une crise, d'une rupture d'équilibre, d'une défaillance des hautes facultés désintéressées de l'homme, au bénéfice de ses appétits ? Voilà une question que personne n'aime encore à se poser. »

 

Georges Bernanos aimait le peuple. Cet amour transpire dans ses romans. Et c’est à la faveur des humbles contre les puissants que sa férocité pris corps. C’est pour défendre ce peuple modeste contre la barbarie de la technique, de l’argent et de la production illimitée que ses pamphlets virent le jour.

 

Si trois de ses œuvres romanesques furent adaptées au cinéma (Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson en 1951, Mouchette du même Bresson en 1967, et le scandaleux Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat en 1987), la déclinaison théâtrale fut plus rare.

 

Grâce soit donc rendue à Jacques Allaire pour l’audace de mettre en scène, au théâtre de la Croix-Rousse, deux essais trop méconnus de l’écrivain afin de « réveiller l’inquiétude » de nos contemporains : La liberté, pour quoi faire ? et La France contre les robots. Des textes politiques qui frappent à la gorge par leurs interrogations perçantes sur la société moderne. Bernanos nous heurte par ses remises en questions sur notre mode de vie effréné qui a détruit toute vie intérieure donc toute liberté. Son style flamboyant ne pouvait être déclamé que lors du bien nommé festival Les Grandes Gueules.

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mardi, 13 mai 2014

Coco Di Kawa : une oasis au milieu d’une gare

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À l’heure où toutes les enseignes font main basse sur le petit déjeuner express, un petit café ambulant, tenu par Angèle, 30 ans, résiste à l’envahisseur. Il répond au doux nom de « Coco Di Kawa ». L’idée lui est apparue lors d’un séjour en Afrique. Elle monte donc le sien en 2010. Nous sommes allés l’interroger, entre deux cafés justement.

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vendredi, 09 mai 2014

Gharraa Mehanna : « La révolution égyptienne a été annoncée par les écrivains »

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Entretien sur le témoignage romanesque de la révolution égyptienne.

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